Baltimore 1692 – Max Ehrmann 1927

Trouvé dans une vieille église de Baltimore en 1692, auteur inconnu…

“Trouvé à Baltimore”, en tous cas, c’est ce que la légende rapporte. En réalité, l’auteur est un certain Max Ehrmann et le texte date de 1927.

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toute personne. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire. Évitez les individus bruyants et agressifs, ils sont une vexation pour l’esprit. Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous. Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements.

Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit-elle ; c’est une véritable possession dans les prospérités changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires, car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe ; plusieurs individus recherchent les grands idéaux ; et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié. Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe.

Prenez avec bonté le conseil des années, en renonçant avec grâce à votre jeunesse. Fortifiez une puissance d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères. De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude. Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers ; pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il le devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d’être heureux.

Respect, paix, poésie et affirmation de soi

Ce texte est très beau. Plus qu’un texte sur le sens de la vie, il donne plutôt des bons conseils pour aborder la vie. On retrouve l’idée centrale du respect pour soi et pour les autres :

Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres, même le simple d’esprit et l’ignorant ; ils ont eux aussi leur histoire… Ne vous comparez avec personne : vous risqueriez de devenir vain ou vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous… Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant de l’univers ; pas moins que les arbres et les étoiles, vous avez le droit d’être ici.

On remarque également l’importance d’être en paix avec soi et les autres :

Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toute personne. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix dans votre âme.

Et enfin, l’extrait souligne l’importance d’une attitude positive. Il préconise de se concentrer sur le les choses belles plutôt que la tristesse:

Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères… le monde est pourtant beau. Prenez attention. Tâchez d’être heureux.

De ce texte se dégage un sentiment poétique, teinté de paix, de modestie mais aussi d’affirmation de soi.

Moscou

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