Cultiver sa mémoire

C’est un des axes majeurs qui donne du sens à une civilisation : sa mémoire, son histoire. C’est très simple : sans mémoire, on est privé d’identité. Dès lors, on aura du mal à se projeter dans le futur.  Etre privé d’identité est dramatique.

Pour tout groupe, toute communauté, c’est donc essentiel de cultiver sa mémoire. C’est grâce à sa mémoire qu’un groupe se façonne une identité et qu’il peut se donner une perspective dans l’histoire.

Mémoire d’une communauté et sa perte

On comprend parfois seulement l’importance de quelque chose une fois qu’on en est privé. Et on a sans doute du mal à imaginer tout le tort qu’on peut faire à un groupe en le privant de sa mémoire. C’est pourtant ce qui est arrivé aux Mayas à l’époque des conquistadors, citons Wikipedia :

Frère Diego de Landa, ou Fray Diego de Landa Calderón en espagnol, est un moine franciscain (né le 12 novembre 15241, mort le ), connu pour être le premier et l’un des meilleurs chroniqueurs du monde maya. Paradoxalement, il s’acharna par ailleurs à détruire les vestiges de cette civilisation.

Les historiens le décrivent comme un prêtre cruel et fanatique qui mena une violente campagne contre l’idolâtrie. Il fit notamment brûler presque tous les précieux manuscrits mayas (codex).

Pour les Mayas, cet acte fut d’une cruauté sans limite et dont le mal fut irréversible. C’est comme si une partie du cerveau du superorganisme Maya était perdue à jamais.

Mayas - mémoire - histoire

Mayas – mémoire – histoire

Le plaisir de découvrir et d’interpréter le passé

Une mémoire collective façonne la cohésion d’un groupe et le relie à son passé.

L’étude des événements du passé aide aussi à reconstituer l’histoire, à interpréter des événements du passé à comprendre ce qui s’est passé réellement. C’est le plaisir d’avancer des hypothèses et d’imaginer des moyens pour réfuter ou valider celles-ci. C’est un travail qui demande de la rigueur, de la réflexion et le développement de méthodes, souvent créatives, Citons la palynologie (l’étude des pollens), l’archéozoologie (l’étude des ossement d’animaux) ou la paléohistologie (étude des tissus animaux et végétaux conservés dans les fossiles).

Interpréter une oeuvre d’art historique

L’interprétation d’une oeuvre d’art peut aussi contribuer à entretenir et agrandir la mémoire d’un groupe. Pour donner un exemple bien concret, c’est l’objet du roman d’investigation de Jean-Philippe Postel : “L’affaire Arnolfini” qui parle du tableau du peintre Jan Van Eyck.

Van Eyck- Epoux Arnolfini

Van Eyck- Epoux Arnolfini

Venice Time Machine : en quoi le “big data” aide la recherche historique

Une grande partie des avancées technologiques permet également de mieux comprendre le passé. Pour rappel, les “big data” caractérisent les ensembles de données devenues si volumineuses qu’elles dépassent l’intuition et les capacités humaines d’analyse. Même les outils informatiques classiques de gestion de l’information ne suffisent plus. Découvrez l’excitant nouveau projet appelé Venice Time Machine :

 

Les grands mystères du passé irrésolus

Et comment résister à la tentation d’élucider des grands mystères. Et à ce propos, voici une très belle vidéo sur l’un des plus grands mystères : comment ont été construites les pyramides ? On va voir que cette vidéo nous emmène bien plus loin :