Cappuccino

Le cappuccino glissait dans mon gosier et ce mélange caramel-lait-café-sucré me mettait toujours dans un tempérament euphorique. A moi qui ne buvais jamais, il ne fallait que bien peu de choses pour être galvanisé.

Voyons maintenant voir ces trois CV et répondre à la question du sens de ces CEVI pour la société.

cappuccino

cappuccino

Premier CV pour le CEVI

Le premier CV décrivait un analyste-crédit dans une banque, il s’appelait Cyril Lesabre et avait presque trente ans. Ses collègue le décrivaient comme quelqu’un de positif et sympathique. Mais ces derniers temps, il paraissait un peu moins sur son sujet. Quand on lui posait une question, il ne répondait qu’après un laps de temps de plusieurs secondes. Cela leur donnait l’impression qu’il devait d’abord revenir d’un pays lointain avant de répondre. Mais une fois revenu, le dialogue se faisait de manière normale.

Valence - Espagne - CEVI

Valence – Espagne – CEVI

Sur les réseaux sociaux, ses derniers commentaires étaient plutôt cyniques. “A quoi bon faire des efforts ?” “J’ai l’impression de pédaler dans le vide”. “Je ne sais pas ce que je veux”.

En effet, les autres commentaires étaient du même ordre et trahissaient un perte de repère, un manque de confiance en soi et de foi en l’avenir.

Analyse de la question grâce au site “sensdelavie.be”

Heureusement, pour répondre à la question des CEVI, j’avais un atout dans ma manche. En tapotant sur mon clavier sensdelavie.be, je trouverais certainement des réponses à mes questions.

Clairement, Cyril Lesabre est sur une pente glissante. C’est un adepte de la théorie que “la vie n’a pas de sens.” Est-ce qu’en l’envoyant dans un CEVI, sa vie pourrait prendre un sens ? J’ai envie de répondre “non”. Le CEVI est pour moi un “Parc d’attraction“. Cependant, je dois rester fidèle aux valeurs, aux idéaux de cette société et l’une ces valeurs, c’est le choix de la liberté individuelle. Des gens ont donné leur vie pour y arriver.

Mais de toute façon, ce n’est pas la question qui m’a été posée.  La question, c’est de savoir si collectivement, cela a un sens de virtualiser la vie des gens d’une partie de la société. Donc, la rubrique qui doit m’aider à répondre à cette question, c’est “Quelles sont les missions universelles de toute civilisation ?” Malheureusement, cette rubrique semble incomplète… On y parle de progrès et de mémoire… mais pas du lien avec le réel. Une fois que cette histoire sera terminée, j’écrirai à l’auteur de ce site pour lui faire part de mon expérience. En fonction des critères que j’ai, on pourrait reformuler la question comme ceci : Est-ce que virtualiser la vie d’une partie de la société peut être source de progrès pour la société ?

Espagne - Barrika

Espagne – Barrika

Voilà ma réponse ! Ce sera à Daviso et Rubic de revenir avec des réponses convaincantes à cette question sinon, je ne signerai pas. De cette manière astucieuse, je renverse la charge de la preuve, je garde ma bonne conscience et je défends les intérêts de mes électeurs.

Deuxième CV

Pour la forme, feuilletons tout de même le deuxième et le troisième CV. Le deuxième CV était un joueur de football, Miles Trazzad qui s’était blessé à un match. Il voyait l’entrée dans le CEVI comme une opportunité de continuer sa carrière mais en virtuel. Il a toujours aimé jouer aux jeux vidéos et voulait continuer à briller sur le terrain mais sans risque de se blesser.

Ok.

Troisième CV

Louisa Gasparso. Tiens, c’est marrant, ça, c’est tip-top le même nom que celui de ma fille. Merde se pourrait-il que !? Je continuai à parcourir le CV en essayant de trouver un indice qui m’aiderait à réaliser que j’étais dans un mauvais rêve. Comme une personne qui voit sa maison brûler ou à qui on annonce qu’il a le cancer, mon esprit essayait de résister pour avoir encore quelques secondes, quelques minutes dans ce monde où tout allait bien. Avant que la maison ne brûle, ou d’apprendre qu’on a le cancer. Dans mon cas, c’était avant que ma fille ne souhaite s’enfermer dans un CEVI, un centre virtuel.

J’avais accès à son dossier et c’était pour moi comme ouvrir pour la première fois son journal de bord personnel. J’avais l’impression de découvrir la face sombre de ma fille pour la première fois.

Ses commentaires sur les réseaux sociaux allaient de commentaires amers comme “Tout le monde ne pense qu’à sa petite carrière”, à des commentaires plus volontaristes comme “On devrait faire quelque chose pour changer le monde” et parfois il y avait des commentaires plus désespérés qui me blessaient : “Est-ce que j’ai encore une famille ? Mon père ne pense à qu’à ses livres et à ses électeurs et ma mère me rabâche toujours les oreilles avec les mêmes obligations. Bien paraître devant la société, être polie… Ne voient-ils pas que le monde a changé ? Que j’ai changé ?”

Ne vois-tu pas que j ai changé papa

Ne vois-tu pas que j ai changé papa ?

Qu’est-ce qui ne s’est pas bien passé ? C’est vrai qu’elle a changé depuis quelque temps, elle avait l’air un peu… blasée. Il faut que j’aille lui parler… maintenant.

 

Suite au prochain épisode

Merci Jānis Skribāns    Mahkeo  Pete Bellis